Rapport géotechnique : à quoi ça sert ?
Les mots « rapport géotechnique » peuvent faire peur, surtout à un public de non professionnel. Les particuliers ne connaissent en effet que rarement le jargon technique utilisé dans le domaine de la construction.
Un rapport géotechnique intervient au terme d’une étude de sol. Cette étude peut être commandée par ce qu’on appelle un « acteur de la construction ». Par exemple, un promoteur immobilier qui veut construire des logements (immeubles ou lotissements) ou un architecte qui souhaite connaitre la nature du sol sur lequel reposera son ouvrage. Un particulier peut également commander une étude de sol s’il a, par exemple, besoin de comprendre pourquoi des fissures apparaissent sur les murs de son domicile ou s’il souhaite vendre un terrain pour savoir s’il est constructible.
Un rapport géotechnique sert à présenter les résultats des investigations d’une étude de sol (qu’on nomme également dans le jargon « étude géotechnique »). Dans ce rapport, l’ingénieur présente l’analyse ainsi que les solutions de dimensionnement du ou des ouvrages géotechniques en relation avec votre projet.
Dans tous les cas, un rapport géotechnique est destiné aux professionnels de la construction. Ceux-ci vont s’appuyer sur ce document pour dimensionner correctement le ou les ouvrages en lien avec le sol sur lequel reposera cette construction.
Rapport géotechnique : l’ingénieur en soutien
Le rôle de l’ingénieur géotechnicien ne s’arrête pas au moment de la remise de son rapport géotechnique. L’ingénieur géotechnicien doit rester disponible, que son client soit un acteur de la construction plus ou moins aguerri ou un particulier qui découvre l’univers de la géotechnique. L’ingénieur doit faire preuve de pédagogie pour que son interlocuteur comprenne clairement ce qui va se passer sur le terrain.
Ceci étant dit, on ne doit pas partir « vaincu » avant de lire un rapport géotechnique. Certes, un tel document contient de nombreux éléments qui ne sont déchiffrables et interprétables que par certains professionnels. Cependant, un grand nombre d’informations restent compréhensibles pour n’importe quelle personne qui souhaiterait s’y intéresser.
Par exemple, la différence entre « fondations superficielles » et « fondations profondes ». Des fondations superficielles supposent que le sol est suffisamment stable pour qu’un ouvrage repose sur une simple chape. En revanche, le terme de fondations profondes nécessite l’ajout de micro pieux pour augmenter la stabilité d’une construction.
L’ingénieur construit son rapport géotechnique à l’aide de paragraphes élaborés pour mieux le structurer. L’objectif est rendre les éléments qui l’enrichissent le plus cohérents possibles. Il n’est pas rare de trouver un paragraphe nommé « adaptation des ouvrages au site ». Le terme « ouvrage » signifiant « construction » quand celui de « site » renvoie au mot « terrain ».
C’est au moment du dimensionnement que le rapport devient plus technique. Toutefois, une personne non professionnelle pourra toujours se concentrer sur des informations qui renvoient à la géologie du terrain. Ces informations permettent aussi de comprendre le raisonnement de l’étude dans son ensemble.
Rapport géotechnique : une véritable enquête
Un rapport géotechnique commence par rappeler la mission géotechnique commandée, ainsi que les documents reçus par le bureau d’étude pour réaliser cette mission (ex : cartes, réseaux enterrés…). La mission géotechnique est basée sur la norme NF P 94-500. L’ingénieur doit rester factuel dans les informations qu’il retranscrit.
Ensuite, le rapport rappelle le contexte du projet. Autrement dit, qu’est-ce que le client veut faire ? Souhaite-t-il construire une maison, un bâtiment, un sous-sol, un confortement… ?
Une fois que la mission et le contexte sont clairement explicités, le rapport expose ce que l’ingénieur va exactement étudier dans le cadre de la mission géotechnique correspondant au projet. Va-t-il étudier l’analyse de la stabilité ? Qu’est-ce que l’ingénieur a fait par rapport au contenu général de la mission, par rapport au projet ?…
Enfin, nous arrivons à la partie qui concerne l’ingénierie. C’est qu’on retrouve un certains nombre de calculs que l’ingénieur a réalisé. Mais pour calculer, il doit mettre en place des sondages géotechniques. Il existe différents types de sondages : destructifs, semi destructifs, carottés… C’est à partir des échantillons de sol récupérés de ces sondages que l’ingénieur géotechnicien va commencer son enquête. Il va faire réaliser par un technicien spécialisé des essais pour comprendre le sol qui se trouve sous la future construction. Le technicien transmettra ensuite les résultats. Ces essais sont retranscrits par des calculs qui apparaissent dans un ou plusieurs tableaux présents dans le rapport.
Une fois que les calculs de l’ingénieur sont terminés, celui-ci rédige une synthèse de l’étude. Cette synthèse contient un récapitulatif des actions mises en place ainsi que leurs résultats. Ces résultats amèneront l’ingénieur à déduire la ou les solutions de construction pour le projet.
Les points à retenir
• Un rapport géotechnique n’a qu’un seul niveau de lecture qui est forcément technique. Cependant, nous voulons insister ici sur le fait qu’un rapport géotechnique n’est pas un document figé et froid.
• Les ingénieurs géotechniciens sont en quelque sorte des « détectives du sol ». Le rapport géotechnique est le reflet de leur enquête au terme de laquelle ils apportent des solutions concrètes pour adapter au mieux un projet de construction au sol sur lequel il repose.
• Le rapport d’étude de sol est un outil indispensable pour construire sereinement dans les meilleures conditions. Cet outil est rédigé par un expert qui doit se rendre disponible pour vous accompagner en cas de problèmes de compréhension.
En conclusion
Maintenant que vous avez toutes ces données, vous trouverez sans doute plus logique le temps que peut prendre une étude de sol et la rédaction d’un rapport géotechnique. Ajoutons à cela l’accumulation des projets qui augmente le nombre d’investigations, rendant les délais parfois plus longs. Pour éviter que votre projet ne soit ralenti par l’attente d’un rapport géotechnique, prenez-en compte l’étude de sol dès son ébauche. Autrement dit, n’hésitez pas à solliciter un bureau d’étude géotechnique dès l’évocation d’un projet de construction, ne serait-ce pour avoir des renseignements.